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19/09/2008

LE JUGE EST PARTI


La scène se déroule dans un tribunal. Le juge entre et l'audience se lève.


Juge : Vous pouvez vous rasseoir. Nous allons commencer par l'accusé. Maître Corbo, vous êtes l'avocat de la défense, pour des raisons de confidentialité, nous n'avons pas l'autorisation de donner le nom de votre client, aussi nous l'appellerons par son numéro de téléphone. Monsieur 04 78 29 14 57, allez à la barre je vous prie. Greffier, vous pouvez commencer à greffier.

Greffier : Mais ce n'est pas un verbe !

Juge : Ah non ? Alors fermez-la. Maître Corbo, à vous l'honneur.

Maître Corbo (se lève) : Merci votre honneur. Je ...

Juge : Corbo ! Comme c'est drôle ! Pourquoi ce nom ?

Maître Corbo : Mais je n'ai pas choisi mon nom !

Juge : Mais vous avez choisi votre profession !

Maître Corbo : Mais non !

Juge : Oh ! Quel esprit de contradiction !

Maître Corbo : Petit pataton ...

Maître Martin : Objection !

Juge et Maître Corbo ensemble : Quoi ?!

Maître Martin : Non rien, c'était juste pour arrêter cette rime de 7 lignes.

Juge : Bon, reprenons.

Maître Corbo : Mon client, Monsieur 04 78 29 14 57, ici présent, est une victime, en effet c'est une victime de notre société, il s'est fait entraîner dans un cercle vicieux, et vous devez savoir, Monsieur le juge...

Juge (vexé) : Maître Corbo, vous êtes prié de mettre une majuscule à "juge".

Maître Corbo : Excusez-moi, Monsieur le Juge. Je disais donc qu'il est difficile de sortir de ce cercle vicieux, (le juge hoche la tête, pensif) on commence par tuer une personne dans la rue avec un couteau de boucher, ensuite on devient de plus en plus agressif, on insulte ses voisins, on consomme de la cocaïne, mais ce n'est pas suffisant alors on passe au cannabis et on finit par jouer aux jeux vidéos. Cette série d'actes aboutit inévitablement sur un crime, mais l'acte de Monsieur 04 78 29 14 57 a été commis ab irato, de plus la situation de mon client permet d'appliquer la règle de la suspension et c'est pourquoi je demande à la cour de juger cette affaire irrecevable et de statuer quo vendis.

Maître Martin : Vous ne pouvez pas demander de statuer "quo vendis".

Maître corbo (riant) : Et pourquoi donc, je vous prie ?

Maître Martin : Parce que ça ne veut rien dire.

Juge : Très bien, nous allons passer à présent à la défense de la victime, Monsieur Leval...

Monsieur Leval : Et la confidentialité ?!

Juge : Oui bah pour vous on s'en fout. Vous pouvez commencer, Madame, pardon, Maître... Maître comment ? Vous aussi vous avez un jeu de mots à nous proposer : Chien ? Dotel ? Cinquante ?

Maître Martin : Non, désolé, je m'appelle Maître Martin.

Juge (réfléchit) : Tant pis. Allez-y.

Maître Martin : Mon client a été meurtri, Monsieur le Juge, et je demande au procureur de prononcer une peine plus lourde, ainsi que des dommages et intérêts.

Maître Corbo : Vous êtes lamentable, il suffit d'invoquer le cas d'aggravation de peine pour discrimination, au lieu de demander au procureur d'augmenter la peine.

Juge : Mais que faites-vous ?

Maître Corbo : Je défends Monsieur 04 78 29 14 57.

Juge : Mais ce n'est pas votre client !

Maître Corbo : Je sais, mais je m'ennuie.

Maître Martin (vexée) : Inutile de craner, vous pouvez parler vous ! Vous n'avez même pas pensé à invoquer l'exception du cas de nécessité !

Maître Corbo (s'énerve, se lève et va devant Maître Martin) : Pardon ?! Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Vous avez oublié de vérifier la capacité de mon principal témoin !

Maître Martin (gênée) : Mais… J'allais le faire ! Et si vous êtes si malin, vous auriez remarqué que j'ai dépassé de 3 jours le délai pour déposer les preuves, ce qui annule intégralement le procès !

Juge (crie) : Ca suffit !

Les deux avocats vont se rasseoir, en se jetant un mauvais regard.

Juge (prends un dossier sur la table) : Bon, passons aux conclusions : Monsieur 04 78 29 14 57, vous êtes accusé de coups et blessures, de violences conjugales et du meurtre...

Maître Corbo : Objection !

Juge (contrarié) : Qu'est qu'il y a encore ?

Maître Corbo : Vous vous trompez de dossier.

Juge : Rejeté, votre argument n'est pas valable… du meurtre de Madame Granget. Monsieur 04 78 29 14 57, reconnaissez-vous les faits qu'ils vous sont reprochés ?

Monsieur 04 78 29 14 57 : Mais non, pas du tout !

Juge : Bon, greffier, s'il vous plait, apportez-moi le dossier de Maître Martin, je voudrais voir la grosse de plus près.

Maître Martin (offusquée) : Oh ! Comment osez-vous m'appeler ainsi ! Je vais porter plainte pour insulte et injure publique !

Juge : Une grosse, c'est une copie exécutoire, et vous le savez très bien !

Maître Martin : Inutile d'essayer de vous trouver une excuse, je ne retirerais pas ma plainte !

Juge (s'énerve) : Et bien puisque vous le prenez comme ça, je porte plainte contre vous pour diffamation !

Monsieur 04 78 29 14 57 (se lève) : Moi je porte plainte contre la justice pour séquestration !

Juge : Vous avez raison ! Gardien, je vous arrête pour le délit de séquestration !

Gardien : Quoi ?! Mais c'est n'importe quoi ! Très bien, moi je porte plainte contre vous, Monsieur le Juge, pour usurpation d'identité !

Juge (souriant) : Bravo, vous avez découvert la vérité, mais il est trop tard !

Il enlève sa perruque, arrache sa robe et saute par la fenêtre en rigolant.


06/09/2008

LA MORT AUX TROUSSES


Dans un magasin foire-fouille, un client farfouille à la recherche de la perle rare, le marchand vient à sa rescousse...


- Bonjour Cher Client ! Je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose en particulier ?

- Bof, pas vraiment... En fait, j'ai un problème... Je ne me sens pas très bien...

- Vous avez attrapé un rhume ?

- J'ai plus goût à rien...

- Vous avez mangé une tarte trop salée ?

- J'ai des idées noires...

- Vous n'avez pas la télévision en couleurs ?

- (Hurle) J'AI ENVIE DE MOURIR !

- Ahhh, d'accord. Il suffisait de le dire plus tôt ! C'est votre coupe de cheveux, c'est ça ?

- Oui... Oui... NON, mais non ! Pourquoi vous dites ça ? Y a un problème avec ma coupe de cheveux ?

- Non, non, rien (se racle la gorge). Et vous voulez ?

- Et bien, quelque chose pour en finir.

- Définitivement ?

- Définitivement.

- Je vais regarder ce que j'ai...

Il cherche dans un tiroir et en ressort les bras remplis d'objets divers et d'été :

- Voyons voir : il me reste un paquet de cigarette...

- Un paquet de cigarette ?

- Oui : Fumer tue.

- Ah oui, bien sur.

- J'ai la biographie complète de Jean-Pierre Foucault...

- Pourquoi faire ? Je comprends pas.

- C'est chiant comme la mort.

- Oui, oui, c'est bien, mais j'aimerai quelque chose de plus... de moins...

- de plus fatal ? Comme un jeu de société pour tuer le temps ?

- (Réfléchi) Euh, voilà c'est ça.

- Attendez, c'est pas fini, je peux également vous proposer de faire un tour en voiture avec ma femme.

- Et bien quoi ?

- Quoi "Et bien quoi" ?

- Le jeu de mot ?

- (Vexé) Oui bah 5 minutes ! Je sais plus où je l'ai mis ! Ah si, ça y est ça me revient : "Femme au volant...".

- Mais qu'est ce que c'est que ce jeu de mot ?! Au début ça tenait la route, mais là ça devient vraiment n'importe quoi !

- Mais enfin calmez-vous Monsieur.

-Non je ne me calmerai pas ! Bientôt vous allez me proposer un cocktail "mort subite" ou une partie du jeu du cadavre exquis, c'est ça ?!

- Non mais dites donc, je vous trouve bien vif pour quelqu'un qui s'apprête à se suicider !

- Ah d'accord, je comprends, sous prétexte qu'on ne se sens pas très bien, Monsieur se permet de faire des mauvais jeux de mots ! On fait les fonds de tiroir ! On profite de ma faiblesse ! Vous me dégoûtez ! C'est proprement scandaleux ! Discrimination ! Radin ! Honteux ! Je me plaindrai !

- Bon, écoutez on peut s'arranger, on n'est pas obligé d'en arriver jusque là...

- Vous avez raison, ça ne sera pas nécessaire de toute façon (sort une carte de sa poche intérieur), ça me fait penser que j'ai oublié de me présenter : Philippe Marchal, contrôleur de jeux de mots.

- (Pour lui même) Et merde !

- Ne soyez pas grossier, je vous prie. Allons-y : carte d'identité, carte de sécurité sociale, permis de jeux de mots et carte grise.

Le marchand cherche dans ses poches et sort ses papiers qu'il tend au contrôleur en grognant.

- Merci (lit ses papiers). Votre permis est périmé depuis 2 mois, vous êtes bon pour la grosse amende...

- (Supplie) Non, s'il vous plait, soyez sympa, déjà la semaine dernière j'ai eu la douane des blagues de mauvais goût...

- Je n'ai pas fini. De plus je vais vous adresser un procès-verbal pour jeux de mots déplorables, vos jeux de mots sont insalubres et sont un vrai danger pour vos clients.

- Écoutez, j'ai une femme et 5 enfants, s'ils l'apprennent, ils ne me feront plus jamais confiance…

- Je ne suis pas un monstre, je veillerais à ce que cela reste entre nous. Ne vous en faites pas, tout se passera bien, mais que je ne vous y reprenne plus !

- Merci Monsieur, je vous le promets, je ne ferais plus jamais de mauvais jeux de mots.

- (Souriant) Je vous fais confiance ! Allez, au revoir Monsieur... (lit sa carte d'identité et lui redonne ses papiers) Monsieur Charles Attand.



29/08/2008

L'INTERDICTION


Deux policiers patrouillent dans la rue. Ils croisent un homme tenant la main d'une petite fille. Celle-ci se met à sourire d'un sourire d'enfant à la vue des policiers. Immédiatement, l'un d'eux réagi : il sort son sifflet et siffle.

Policier n° 1 (avec une voix autoritaire) : Un instant s'il vous plait. C'est votre enfant ?

Père (inquiet) : Euh... oui.

Policier n° 1 : Vous savez qu'elle vient de me sourire ?

Père : Oh, je suis navré, il faut l'excuser, ce n'est qu'une enfant...

Policier n° 1 : Je vois bien que c'est une enfant, justement c'est à vous de l'éduquer : aujourd'hui elle sourit, demain elle rigole, c'est ça que vous voulez ?!? (se tourne vers la petite fille qui essaye de se cacher derrière les jambes de son père) Tu as de la chance d'être mineure, je passe l'éponge pour cette fois-ci, mais que je ne t'y reprenne plus.

Petite fille (aux bords des larmes) : Excusez-moi Monsieur, je ne le ferais plus.

Policier n° 1 (satisfait) : Bien. Vous pouvez circuler.


Les deux policiers continuent leur patrouille, tandis qu'au loin le père gronde sa fille qui éclate en sanglots.

Policier n° 2 (à son collègue) : On a un code 3 sous l'abri de bus.

Le "code 3" est un jeune homme aux cheveux longs qui chantonne un air populaire. Le premier policier l'interpelle.

Policier n° 1 : Bonjour. Sortez de l'abri de bus et rangez-vous sur le trottoir s'il vous plait.

Le jeune homme n'a pas l'air stressé et obéit aux ordres tranquillement.

Policier n° 2 : Ceci est un contrôle d'identité, veuillez-nous montrer vos papiers sans gestes qui pourraient être drôles ou divertissants.

Le jeune homme s'exécute, mais continue de siffloter de manière arrogante.

Policier n° 1 : Fais pas le malin ou tu pourrais le regretter !

Le jeune homme arrête de siffler et donne ses papiers. Le premier policier lit sa carte d'identité, l'autre s'approche du jeune homme et commence à le fouiller.

Policier n° 2 : Tiens, tiens, qu'avons-nous là ?

Il sort de sa poche une bande-dessinée et deux Carambars, il lui met la bande-dessinée devant le nez et lit la page de couverture.

Policier n° 2 : Pif et Hercule, 2 amusantes histoires et en cadeau un "Pifo-Gadget". (Crie) Tu te fous de ma gueule ?!

Jeune homme (terrorisé) : La B.D, elle est pas à moi ! Et pis les Carambars c'est juste des friandises...

Policier n° 1 (s'énerve) : Tu nous prends pour des cons, c'est ça ? Tu crois qu'on sait pas qu'à l'intérieur de l'emballage y a une blague ?

Policier n° 2 : OK, je te propose un marché : on oublie l'histoire des deux Carambars si tu nous dis où t'as mis le "Pifo-Gadget", ça marche ?

Au même moment, le premier policier s'immobilise.

Policier n° 1 (discrètement) : Derrière toi, à 12 h, j'ai un suspect, surtout ne bouge pas et appelle l'unité 24 discrètement.

Le deuxième policier, tout en restant de dos, sort son talkie-walkie et compose le numéro.

Policier n° 2 (à son collègue) : Qu'est ce que tu vois ?

Policier n° 1 : Je sais pas, je crois qu'il a un sachet en carton dans les mains... Nom de dieu ! Tant pis pour les renforts, il faut intervenir tout de suite !

Le premier policier se retourne, sort son arme de poing et la braque sur le suspect.

Policier n° 1 : Nous sommes de la police, lâchez ça immédiatement et il ne vous sera fait aucun mal !

Policier n° 2 (hurle) : Bordel, il va le gonfler !

Il se précipite sur le suspect, lui saute à la taille et le fait tomber ; son collègue arrive en soutien, il range son pistolet et sort des menottes.

Policier n° 2 (crie) : Vous êtes en état d'arrestation ! Mettez les mains dans le dos ! ...


Le soir même, un vieil homme regarde le journal télévisé :

Journaliste : Bonsoir, au sommaire de ce journal une arrestation musclée de la part de deux policiers en patrouille, ils ont appréhendé un homme de 35 ans qui tenté de faire une farce à son ami. Tous les détails de ce fait divers, qui aurait pu tourner au drame, et une interview exclusive de nos deux héros, juste après une courte page de publicité...

Vieil homme : Pff... Triste époque...


20/08/2008

PROGRAMME ÉLECTORAL


Françaises, Français,

Nous avons trop longtemps vécu dans une société de luxe et de liberté, le laxisme de Jacques Chirac pendant 12 ans a endetté la France pour des dizaines de générations, l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkosy a permis à la France de remonter la pente mais il reste tant à faire. Il faut prendre d'urgence des mesures fortes pour sauver la France.

Ces douze propositions vous donneront un aperçu de ce que sera la France avec moi au pouvoir.

Donnez-moi votre confiance, vous ne le regretterez pas.


  1. Fonctionnaires : actuellement un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite n'est pas remplacé et certains postes de fonctionnaires sont définitivement supprimés, ce n'est pas suffisant pour vraiment soulager les caisses de l'Etat, je propose donc de supprimer les fonctionnaires.

  2. Euthanasie : afin d'alléger les hôpitaux je créerais enfin une véritable loi sur l'euthanasie active, très active, qui donnerait la possibilité à tout médecin ou personnel travaillant dans le milieu hospitalier ou à l'extérieur d'administrer un poison à toute personne en faisant la demande ou non.

  3. Retraite : le gouvernement travaille aujourd'hui sur la retraite à 60 ans, ce n'est pas suffisant, je réussirais progressivement à arriver à la retraite à 150 ans.

  4. Peine de mort : je réhabiliterais la peine de mort afin de désengorger les prisons, et je m'engage à n'utiliser la peine de mort uniquement pour les crimes. Et les délits. Et les contraventions.

  5. Avortement : la création de l'avortement légal jusqu'à 2 mois a été une excellente initiative pour limiter l'explosion démographique, j'améliorais ce concept en créant l'avortement légal jusqu'à 9 mois.

  6. 35 h : il est vital pour la France de conserver les 35 h, il est d'ailleurs intolérable que les Français travaillent autant, j'actualiserais cette loi en créant la loi des 20 h, 20 h de travail par jour serait largement suffisant.

  7. Emigration : nous avons des centaines de milliers d'émigrés clandestins dans notre pays qui travaillent et payent leurs impôts comme tous les autres français, il est intolérable de laisser ces émigrés dans une situation irrégulière. Il faut une régularisation massive des sans-papiers en leur donnant au plus vite une nationalité, mais pas la nationalité française.

  8. Contraception : création du Conservatoire de musique de Castra, greffe de préservatifs, détaxation des cigarettes, pilule contraceptive définitive... Autant de petites idées que je mettrais en place pour améliorer le quotidien des français.

  9. Police : suppression des Flash Ball et des Tazers dans la police française, en effet ces armes ne sont pas fiables, il arrive encore trop souvent que la victime soit seulement assommée ou paralysée. J'équiperais la police française de lance-roquettes.

  10. Culture : création du ministère "art et culture" avec notamment le grand projet de construire une réplique de la Grande Muraille de Chine qui s'étendra sur cinq grandes villes de France : Lille, Quimper, Pau, Nice et Strasbourg.

  11. Social : j'inscrirais le droit de grève dans la Constitution en l'actualisant : chaque personne conserve ce droit et peut faire grève de manière illimitée dès lors qu'elle ne cesse pas le travail et n'exprime pas son opinion.

  12. Sécurité : la délation deviendra un devoir et le délit de diffamation sera supprimé du Code Pénal.


11/08/2008

L'HOMME-TAMPON


Un homme à l'allure étrange entre dans un magasin avec l'enseigne "Tampons en tous genres".

Le commerçant entame la discussion :

- Bien le bonjour cher Client ! Que puis-je pour vous ?

- Je cherche un tampon un peu particuliers...

- Dites-moi à quoi il ressemble, je vais voir si je l'ai.

- Il représente un petit ours bleu avec des fleurs dans les cheveux, je crois me rappeler qu'il est assis sur une imprimante.

- Vous permettez, je vous cherche ça tout de suite... (cherche quelques instants en dessous de son comptoir), désolé, il ne me reste plus que le policier en tutu...

- (Sourit) Ah oui il marche bien celui-là !

- Pfiou ! Ça part comme des petits reins !

- Bon je vais sûrement faire une folie mais je vais vous prendre le policier en tutu, mais dans sa version originale : sans la pelleteuse.

- Oh, je vois que Monsieur est connaisseur ! Je vous fais un paquet cadeau ?

- Oui, s'il vous plait, c'est pour utiliser tout de suite.

Le client s'en va, heureux, son paquet cadeau à la main.

Deuxième client qui se présente au commerçant :

- Bonjour, voilà je me présente, je suis facho-sataniste, spécialisé dans les inscriptions nazis sur pierre tombale...

- Ah oui, c'est passionnant ça ! Alors je suppose que vous avez des préférences, comment vous choisissez vos sépultures ?

- Oh et bien je n'ai pas vraiment de préférence, c'est selon mon humeur en fait.

- Ah d'accord. Alors comment puis-je vous aider ?

- Je cherchais un outil me permettant de faciliter mes approches de profanation dans les milieux funéraires, et j'ai pensé à un tampon...

- (Fou de joie) Et c'est tout naturel ! Alors, ce que je vous propose c'est de regarder ensemble les différents modèles dont je dispose, et vous me dites ce qui vous tente.

Le commerçant sort un grand carton avec les dessins de chaque tampon, il désigne chaque modèle avec une longue baguette en bois :

- Alors nous avons le grand standard "la croix gammée", le classique "666", qui ressort un peu à la mode en ce moment, l'indémodable "à mort les juifs", qui fait fureur au Japon, le bon vieux "arabes, rentrez-chez vous"...

- (Fait la moue) Non, personnellement je suis pas trop porté sur l'arabe.

- Mais pas de problème Monsieur, je respecte entièrement votre choix !

- Ecoutez tout cela est bien tentant, mais je crois que je vais rester sur la croix gammée, après tout comme on dit, c'est dans les vieux fours qu'on fait les meilleures tourtes !

Les deux hommes rigolent ensemble. Le commerçant reprend :

- Vous avez bien raison ! Bon alors une petite question idiote : votre croix gammée, je vous la fais noire ?

- (S'énerve) Évidemment voyons ! Restons sérieux 5 minutes ! A quoi pensez-vous quand vous sortez une bêtise comme ça ?!?

- Euh... A rien.

- Voici votre tampon. Au revoir !

Le client repart avec son tampon.


Troisième client habillé d'un grand pardessus gris et d'un grand chapeau gris également, il s'approche du commerçant :

- Hum… Vous faites vraiment n'importe quel tampon ?

- (Rigole) Mais bien sûr Monsieur ! Dites-moi tout !

- Bon hum… Voilà il me faudrait un tampon de la signature du Recteur d'Académie, pour une histoire de diplôme égaré... C'est un peu compliqué...

- C'est pour votre loisir personnel, c'est ça ?

- Voilà c'est exactement ça.

- J'aimerais aussi faire une blague à un de mes amis qui a égaré son chéquier, vous pensez que vous pouvez me faire sa signature aussi ?

- (Rêveur, lève les yeux au plafond) Ah jeunesse ! Mais bien sûr que je peux faire ça ! D'ailleurs pour deux tampons achetés le troisième est offert, je peux vous faire la signature du Préfet en tampon si vous voulez ?

- Très bonne idée ! Vous êtes bien aimable !

- Ne me remerciez pas, c'est tout naturel voyons. Permettez-moi d'ailleurs de vous dire que vous avez vraiment un faux air d'inspecteur gadget ! Au revoir et revenez-quand vous voulez !

Le client s'en va en cachant son visage.


Quatrième client qui s'avance vers le commerçant :

- Bonjour, alors je vous explique, je suis avocat dans le centre ville et pour faciliter le travail de ma secrétaire j'aimerais avoir un tampon avec mon adresse dessus. Alors il faut inscrire sur le tampon : "Maître François"...

- Non écoutez, c'est un établissement sérieux ici ! Je n'ai pas de temps à perdre avec vos blagues stupides ! Veuillez sortir s'il vous plait !

05/08/2008

LE PARCOURS DU COMBATTANT


07 h 00 : ma montre sonne. Je me lève.

07 h 01 : je m'habille.

07 h 04 : je prends un café, un sucre.

07 h 09 : je me débarbouille le visage.

07 h 15 : je prends mes affaires de travail. Je pars.

07 h 17: je suis dans la rue. Je commence le boulot à 8 h. 850 m à parcourir, 850 m de cauchemards.

07 h 19 : ça y est, en voilà déjà un. Je l'ai pas vu venir. Un gamin, discret, habile. Pas encore assez d'expérience, je remporte le duel et il tourne les talons.

07 h 19 : je passe devant un noir unijambiste. C'est coriace le noir unijambiste. J'y laisse 50c.

07 h 22 : j'arrive au lycée. Faut faire gaffe, c'est agressif l'adolescent. Je perds 2 chewing-gums dans la bataille.

07 h 30 : cette fois c'est une femme. Une histoire de porte-clefs pour aveugles. Je résiste, elle s'accroche. Je la lâche 100 m plus loin.

07 h 42 : je dois refaire mon lacet. Un vieux en profite : une pétition pour le respect des droits de l'Homme en Chine. Discours trop faible, argumentation pas assez convaincante : je m'en tire indemne.

07 h 53 : le collège. Plus c'est jeune, plus c'est tenace. Résultat : une cigarette.

07 h 55 : je suis presque arrivé, je dois rester concentré. Une femme approche. Un classique : un don pour lutter contre le Sida. Bien joué. La fatigue l'emporte : je lui file 5 €.

07 h 58 : je suis arrivé. Score assez faible. Je vieillis.

08 h 00 : j'installe mon carton et mon bol, je sors ma guitare. La journée commence.


02/08/2008

L'HOMME IDÉAL


La scène se passe dans le bureau d'une grande entreprise, le patron, une femme, reçoit un candidat, elle lit le CV du jeune homme longuement puis lève la tête :

- Vous êtes l'homme de la situation.

- Ah, euh, et bien je suis heureux de l'entendre.

- Croyez-moi, notre entreprise a besoin d'homme comme vous. Alors, parlez-moi un peu de vos études...

- Et bien, j'ai le bac L...

- Le bac L ! Magnifique. Toutes mes félicitations.

- (Un peu plus à l'aise) Oui, et je viens d'obtenir une licence en sociologie...

- Une licence ! Mais c'est remarquable. Très bien, vous avez une connaissance du monde du commerce et de la vente, je suppose ?

- En fait non, je ne connais rien de cet environnement, c'est tout à fait nouveau pour moi.

- Justement, nous avons besoin de gens comme vous, l'innocence et la curiosité sont des grandes qualités. Quelque expérience professionnelle avez-vous ?

- Euh, J'ai travaillé une fois dans un centre commercial pour mettre des produits en rayon, et j'ai aussi ramassé quelques abricots l'été dernier... voilà.

- C'est exactement ce dont nous il nous faut ! Bien, je pense qu'il est inutile de continuer plus longtemps, le poste de cadre supérieur est fait pour vous.

- Ah bon ? Mais vous ne pensez pas...

- Non attendez, je vais vous confier le poste de chef d'équipe plutôt, beaucoup mieux adapté à votre profil.

- Excusez-moi, mais je crois que vous faites erreur : je viens pour le poste de technicien de surface.

- Vous avez raison, je vous nomme président-directeur général sur-le-champ !

- (Étonné) Mais... Ce n'est pas votre poste ?

- Aucune importance ! Nous allons vous trouver un bureau et… Non plus simple : vous allez prendre mon bureau, (prend son téléphone et appuie sur un bouton) annulez mon prochain rendez-vous et mon mariage (raccroche), voilà une bonne chose de faite ! Très bien, je vous laisse travailler, voici les clefs de ma voiture, pardon de votre voiture (se lève et pose un trousseau de clefs sur le bureau), je crois que nous allons faire du bon boulot ensemble (lui tend la main), bonne fin de journée et à demain !